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Interview BFM Business à l’occasion du MIF Expo 2022

À l’occasion du salon du Made In France 2022 à Paris, Raynaut Escorbiac était l’invité de Jérôme Tichit sur le plateau de BFM Business pour parler de France Immersive et des avantages de la visite virtuelle. À ses côtés, Éric Baudry, directeur des affaires publiques du groupe Intuis, raconte comment la visite à distance va permettre de démystifier les industries françaises et plus particulièrement les six usines de son groupe.

Jérôme Tichit : Tout autre chose à présent : la semaine prochaine, du 10 au 13 novembre, aura lieu la 10ème édition du salon du Made In France, porte de Versailles à Paris. Nous y serons bien sûr au cœur des 850 exposants de cette édition 2022, mais on va déjà s’y plonger en recevant Raynaut Escorbiac. Bonjour !

Raynaut Escorbiac : Bonjour !

Jérôme : Qui sera présent au salon la semaine prochaine avec sa plateforme France Immersive dont on va longuement parler dans quelques instants. Et à vos côtés Eric Baudry, bonjour !

Éric Baudry : Bonjour Jérôme !

Jérôme : Directeur des affaires publiques d’Intuis. On est dans le domaine des solutions thermiques et vous êtes un client de France Immersive. Alors donc, on va commencer avec vous Raynaut. On va parler de France Immersive, un outil développé par votre société Inersio créée à Aix-en-Provence. Racontez-nous ce qu’est France Immersive.

Raynaut : France Immersive c’est la première plateforme de visites des savoir-faire, industries et territoires français en vidéos 360° interactives.

Jérôme : Cela veut dire qu’on entre au cœur de nos usines et on y voit ce qu’on y fait, qui y travaille, les produits que l’on fait sur place, dans nos usines.

Raynaut : Exactement ! Et pourquoi France Immersive ? Parce que nous avons dédié cette plateforme au Made In France. Chez nous, ce qui nous paraissait important, c’était de pouvoir pousser la porte de ces entreprises, de montrer nos savoir-faire, de montrer les femmes et les hommes qui y travaillent mais également le parc machine par exemple, qui s’est rénové. Au plus profond de cette rénovation, ce sont ces entreprises qui vont soit se visiter physiquement, et pour cela il y a de l’appétence aujourd’hui : le grand public recherche cette transparence et même ce nouveau savoir, cette connaissance. Et on s’est dit que l’on allait transposer ces visites physiques en visites à distance, c’est comme cela qu’on a créé France Immersive et cette façon de procéder.

Jérôme : Donc cela veut dire qu’il y a des équipes qui viennent tourner, par définition, de la vidéo. Ensuite, il y a du montage bien sûr. Quelle est la suite ? C’est disponible sur quel support et vers quelle cible ?

Raynaut : En effet, par exemple Eric qui m’accompagne aujourd’hui et le groupe Intuis a fait appel à cette visite immersive et nous racontera pour quelles raisons. Ce qui est très important aujourd’hui, c’est de pouvoir s’y promener, s’y téléporter je dirais même par quelques outils, comme par exemple un casque de réalité virtuelle.

Jérôme : C’est de l’interactivité, cela veut dire que l’on peut jouer dessus comme on le fait sur Google Street, on peut se déplacer, on a des flèches, etc. ?

Raynaut : Alors justement, ce que vous citez comme outil c’est plutôt de la photo. Comme vous l’avez dit, nous ce sont des équipes de tournage donc ça va être de la vidéo et en fait on s’immerge et on s’identifie beaucoup plus à un geste en mouvement qu’à un geste un peu figé. Ce qui marche dans l’immobilier, qui par définition est immobile, marche un peu moins bien dans la vraie vie. Et donc dans ces usines, on va voir les gestes de ces femmes et hommes sur poste de travail, on va aussi les interviewer, pourquoi pas rajouter beaucoup d’interactions : des photos, des PDFs, etc. Et donc le visiteur va choisir à son grès de rester longtemps ou pas sur un poste de travail et ensuite changer de poste de travail.

Jérôme : Et les supports ? Donc là, vous avez un casque de réalité virtuelle. C’est un des supports. Cela veut dire que je mets ça et je m’immerge dans un des usines, par exemple du groupe Intuis. Ça marche comme ça ?

Raynaut : C’est exactement ça. Si j’ose le mot, je vais parler de téléportation parce que mon cerveau va être trompé dans la mesure où c’est de la vidéo et qu’en plus vous êtes à l’action. Donc je vais inhiber la vue et l’ouïe. Sur un écran c’est immersif mais pas téléportant, mais ce qu’il y a d’intéressant avec l’écran, c’est que c’est ouvert au grand public : vous vous connectez sur franceimmersive.com et là vous avez un catalogue de plus de 100 entreprises françaises, savoir-faire, industries, voire territoires.

Jérôme : Quelques marques ? J’ai quelques marques : j’ai la savonnerie Marius Fabre, j’ai les fabricants de bottes Aigle, etc. Donc plus d’une centaine à l’heure actuelle, tous domaines confondus ?

Raynaut : On peut citer le fabricant de chaussettes Bleuforet …

Jérôme : Qui sera au salon du Made In France d’ailleurs la semaine prochaine.

Raynaut : C’est ça ! Sylvamo qui fabrique du papier, VADF des vêtements et tout ça, fait en France !

Jérôme : Et tous secteurs d’activités et tous territoires confondus ?

Raynaut : Exact !

Jérôme : Parce que du coup, la réalité virtuelle fait qu’il n’y a plus de zones reculées, il n’y a plus de contrées inaccessibles pour des visites ?

Raynaut : C’est ça ! Il n’y a plus de zones reculées ou inaccessibles et avec ça, le chef d’entreprise ou les flottes commerciales partent à l’international avec des entreprises françaises dans leurs poches. Vous savez que la France a encore une image assez positive à l’international et on va pouvoir ouvrir nos entreprises : quand on fait un salon à New York, ce qui est arrivé à certains de nos clients, ou en Corée du Sud, où ils vont être friands en plus de ces visites.

Jérôme : Eric Baudry, c’est dans votre poche que vous emporterez l’ensemble des 6 usines de votre groupe. C’est un des buts, c’est de faire connaître à l’international ce qui s’appelait le groupe Muller il y a quelques semaines encore, et qui est devenu maintenant Intuis. Rappelez-nous d’ailleurs le cœur d’activité de votre entreprise.

Éric : Donc le groupe Intuis aujourd’hui, anciennement groupe Muller, est surtout connu avec des marques grand public que sont Airelec, Noirot, Campa, Auer. Nous sommes une entreprise, un groupe industriel …

Jérôme : De solutions thermiques donc.

Éric : Voilà ! Et nous fabriquons et développons en France des solutions de chauffage électrique, de chauffe-eau et de pompe à chaleur.

Jérôme : C’est important en ce moment.

Éric : Et récemment tout un panel de solutions dites « énergies renouvelables » qui permettent d’accompagner notamment la transition environnementale.

Jérôme : On voit sur l’écran une carte de France donc vous êtes présent dans 6 sites. Ça va de la Mayenne à la Sarthe en passant par la Somme, l’Aisne, etc. Le siège est à Paris. Et vous aviez du mal à faire connaître, à faire peut-être venir sur place des visiteurs, des prospects, des gens à qui vous voulez vendre et parler de votre activité, et là par ce casque ou par les différents outils de France Immersive, vous pensez que vous allez franchir un gap en termes de diffusion de vos savoir-faire ?

Éric : Absolument ! En fait nous avons, depuis très longtemps, ouvert les portes de nos sites industriels. Il n’est pas toujours si évident que ça de faire venir nos différents clients ou différents prospects. Nous travaillons avec des professionnels : des constructeurs, des promoteurs, des bailleurs, des constructeurs de maisons individuelles, également des architectes, des bureaux d’études et puis toute la filière professionnelle de la distribution et tous les métiers de l’installation. Pour des raisons pratiques d’autant, nos usines ne sont jamais en centre-ville, ne sont jamais à côté d’une bouche de métro donc il faut compter deux heures en moyenne pour pouvoir accéder sur l’un de nos sites. On s’est rendu compte, et c’est tout l’intérêt pour nous de ce développement avec France Immersive, ça nous permet effectivement de pouvoir nous déplacer avec l’ensemble de nos sites industriels dans notre poche, que ce soit à la fois en France mais comme à l’étranger comme vient de le dire Raynaut. Dans le même temps, ça nous permet, et c’est la grande nouveauté notamment dans le cadre du salon du Made In France 2022, c’est d’avoir une première interaction avec nos consommateurs.

Jérôme : Il y a une envie de Made In France, de découvrir ce patrimoine industriel, qui était un peu moqué il y a quelques années, qui redevient très tendance. Est-ce que vous sentez ce besoin de découvrir ce que sont nos usines qui sont beaucoup plus propres et beaucoup plus efficaces que l’image que l’on peut en avoir parfois ?

Éric : Exactement ! Je vais vous répondre en deux temps. Nous avions en France l’industrie un peu réservée, un peu timide, pour ne pas dire un peu honteuse. Et le véritable modèle industriel en Europe a toujours été l’Allemagne. On se rend compte depuis une dizaine d’années, même si beaucoup de savoir-faire ont disparu, notamment dans des entreprises industrielles comme les nôtres qui n’avons jamais délocalisé, les savoir-faire sont là et nous n’avons pas non plus du tout de l’industrie honteuse avec une part d’investissement qui est supérieur à 100 millions depuis 10 ans sur le renouvellement du parc machine, sur l’automatisation, sur la montée en compétence de nos différents collaborateurs. Et aujourd’hui l’industrie se visite et l’industrie est propre. Elle n’a pas besoin de retrouver des lettres de noblesse, elle a ses lettres de noblesse …

Jérôme : Mais elle les avait un peu perdues médiatiquement peut-être aussi …

Éric : Peut-être avec une part de timidité. Et le véritable révélateur c’est l’effet Covid. Il y a une prise de conscience depuis le Covid que la consommation de proximité, ce qui marche très bien pour l’alimentaire, est un peu plus compliquée pour des produits manufacturés.

Jérôme : C’est moins cher, le service après-vente est plus disponible et ça compte dans votre gamme évidemment. Un mot quand même sur le retour d’expérience puisque vous, vous êtes un utilisateur récent de France Immersive. Je crois que les vidéos ne sont peut-être pas encore complètement finies. Le retour d’expérience de vos autres clients ? Est-ce que commercialement ça fonctionne ? Est-ce qu’ils vous disent vraiment : « J’ai réussi à décrocher des contrats » ou au moins « J’ai réussi à avoir des prospects que je n’aurais jamais eu sinon » ?

Raynaut : Alors je pourrais vous citer des dizaines d’exemple en ce sens. Par exemple, alors il se trouve que nous sommes basés à Aix-en-Provence, de client proche de chez moi qui montait en négociation à Paris pour la quatrième fois, et la quatrième fois il est monté avec son entreprise sur lui et ils ont signé ce jour-là : ça a déclenché un acte d’achat là où de toute façon il se battait pour faire venir son prospect chez lui. Et c’est ça le but : c’est d’avoir vraiment qui on est dans notre poche. Je pourrais aussi un peu ripper. Alors il y a les performances commerciales …

Jérôme : Mais il y a les performances RH aussi.

Raynaut : Exactement ! Vous avez tout compris. Parce qu’en RH, il y a deux exemples flagrants. Evidemment le recrutement, dans des métiers en tension je vais faire visiter l’entreprise au candidat, pas forcément dans le casque ou pourquoi pas dans le casque dans un rôle de recrutement délocalisé à Paris pour une usine qui est loin, ou en ligne. Mais également, par exemple ce matin Bleuforet me disait qu’ils allaient s’en servir pour accueillir leurs nouveaux collaborateurs et faire visiter leur site des Vosges.

Jérôme : Et à propos de recrutement, est-ce que vous, vous allez l’utiliser comme outil RH ? Je sais que vous êtes en plein processus, chez Intuis, de recrutement. Ce n’est pas toujours facile de faire venir du monde. Quels sont d’ailleurs vos objectifs de recrutement 2022 et surtout 2023 ?

Éric : Alors nous avons encore aujourd’hui 200 postes ouverts en CDI, c’est un peu la particularité, c’est la tendance.

Jérôme : Sur les 6 sites ?

Éric : Sur l’ensemble de nos sites. Sur des métiers du siège, sur des fonctions centrales au siège mais également et surtout pour l’essentiel répartis à différents endroits sur l’ensemble de nos sites industriels. Cet outil est un outil qui a plusieurs vocations : ça nous permet de pouvoir présenter nos moyens industriels à l’ensemble de nos interlocuteurs, que ce soit des institutionnels, que ce soit l’univers public. On a beaucoup d’échanges avec les ministères qui se posent énormément de questions aujourd’hui sur l’évolution de l’industrie française. C’est un véritable outil qui facilite effectivement, comme vient de le dire Raynaut, la démarche commerciale et c’est aussi plus récemment un outil RH. C’est-à-dire que ça permet aussi de pouvoir présenter à l’ensemble des candidats que nous recevons la dimension, leur faire prendre la mesure de ce que sont nos outils industriels et encore une fois de pouvoir gommer cette image, comme on le disait tout à l’heure, d’industrie honteuse. L’industrie est moderne, l’industrie se veut innovante, et de plus en plus innovante puisque nous embarquons dans nos développements de plus en plus de technologie.

Jérôme : Absolument ! C’est ce qu’on montre chaque semaine dans cette émission. Un mot sur ce qu’on verra au salon du Made In France ? Vous allez rencontrer le grand public. Encore une fois, c’est important de faire connaître via le virtuel, même si derrière il y a du réel, ce que sont nos entreprises françaises.

Raynaut : Absolument ! Sur notre stand, nous allons accueillir 12 entreprises certifiées Origine France Garantie. Elles vont se visiter, le grand public pourra visiter ces 12 entreprises. On en a cité plusieurs. On encourage donc tout le monde à venir pousser grand ces portes en un lieu précis. Ils entreront dans 12 entreprises différentes.

Jérôme : Et bien merci Messieurs ! Rendez-vous la semaine prochaine du 10 au 13 novembre pour le salon du Made In France.

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