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Article dans La Tribune

Le journal de « La Tribune » sort un article ce mercredi 22 septembre 2021 mettant en valeur le combat des Forces Françaises de l’Industrie, le club d’entrepreneurs qui aide, soutient et investit dans la réindustrialisation de la France. Raynaut Escorbiac, membre de ce club, répond aux questions de Laurence Bottero.

Créées en 2019, les Forces françaises de l’industrie se veut un club d’entrepreneurs militant, dans le bon sens du terme, du Made in France et d’une industrie considérée, soutenue, encouragée, défendue. Et qui n’oublie pas ses terroirs. La création d’un club en Provence vise cette perspective : faire émerger des synergies entre industriels, financer – via un fonds dédié – et accélérer les entreprises qui en ont besoin. Avec comme objectif de faire de la France et des territoires une PME nation, au même titre que l’on défend d’idée de startup nation.

La réindustrialisation de la France est un enjeu stratégique. Le constat est partagé, mais il aura fallu une pandémie pour qu’il amène à une prise de conscience globale. La désindustrialisation, que les politiques – et France Relance y répond pour partie – tentent de rattraper, est la préoccupation depuis longtemps des industriels, qui ont alerté souvent dans le silence. En 2019, Gilles Attaf, venu de l’industrie textile, Laurent Moisson spécialiste des NTIC et de l’accompagnement des entreprises sur ce sujet et Emmanuel Deleau, professionnel du digital donnent naissance aux Forces Françaises de l’Industrie. Un club d’entrepreneurs pour les entrepreneurs disent-ils, parce que le temps de la reconquête est venu et que, comme on le sait, l’union fait la force. Et l’industrie en a bien besoin.

Renforcer le Made In France

« Il y a l’industrie mais aussi le savoir-faire, les terroirs, des histoires… C’est tout cela qui fait notre culture », souligne Raynaut Escorbiac, dirigeant de Inersio, basée à Aix-en-Provence et pilote, avec Philippe Espenet, des Forces françaises de l’industrie en Provence, un essaimage tout récent qui s’inscrit dans cette volonté de défendre et promouvoir l’industrie dans les territoires. « Les Forces françaises de l’industrie  rassemblent  des  personnes  qui  se rassemblent et veulent œuvrer pour le terrain et avec le bon sens ».

Avec les autres acteurs représentatifs de l’industrie et déjà présents, comme les unions patronales, syndicales ou autres, il s’agit évidemment de jouer la carte de la complémentarité et de la pluralité. « Un écosystème est fait de diversité. Nous sommes agiles, pas financés, apolitiques », énumère Raynaut Escorbiac.

Apolitiques mais pas éloignées de  la  chose  politique  pour  autant.  Le  rendez-vous  électoral qui se dessine est l’occasion toute trouvée d’appuyer  encore  davantage  sur  la  chose industrielle et sur la nécessité du Made in France. « Nous allons accueillir tous les candidats à la Présidentielle qui nous solliciterons, avec l’idée de les rendre signataires d’une Charte où seront répertoriées certaines mesures que nous souhaitons en faveur de l’industrialisation », indique Raynaut Escorbiac. Comme par exemple intégrer dans les appels d’offres publiques, une prime kilométrique, qui favoriserait le potentiel prestataire local, celui situé à quelques kilomètres et pas au bout du monde. « Cela n’exclut pas la dimension européenne de l’appel d’offre et tout le monde s’y retrouve ».

Industrie – artisanat : même combat, même stratégie

France Relance, avec ses enveloppes en monnaie sonnante et trébuchante, aide-t-elle suffisamment la réindustrialisation de la France et de ses régions ? « France Relance suscite la réindustrialisation en finançant des projets », dit Raynaut Escorbiac qui défend aussi le principe des Forces françaises de l’industrie d’être capables de mettre rapidement les industriels en contact les uns avec les autres lorsque des projets communs ou complémentaires semblent se dessiner.

Mais Raynaut Escorbiac de souligner aussi qu’il reste beaucoup à faire, pour résoudre par exemple des non-sens comme raconte cette entreprise spécialisée dans la chaussure qui explique qu’il est plus facile – et plus rapide – d’aller produire à Porto qu’à Rodez.

« Nous déplorons que depuis 30 ans, les métiers artisanaux comme les métiers industriels aient été abîmés. Sauf que les métiers artisanaux ont su revaloriser leur savoir-faire. Nous devons réussir à faire de même avec les métiers de l’industrie. Cela doit passer par la modernisation de l’outil de production, par en parler et ensuite par distiller cela dans les écoles. Il faut montrer l’industrie ainsi, telle qu’elle est, pas à travers un vieux film sur YouTube », défend par ailleurs celui qui via Inersio, sa PME, réalise des visites immersives des usines tricolores. «Le film institutionnel ne concentre que 20 secondes d’attention alors qu’avec une visite immersive, l’attention est captée pendant plus de 4 minutes. Pour intéresser les jeunes, c’est le format TikTok qui convient».

Créer une PME nation

Au-delà de la seule volonté de réunir les industriels de bonne volonté entre eux, les Forces françaises de l’industrie défend surtout l’idée d’une France qui serait tout autant une PME nation que ce qu’elle revendique vouloir être une startup nation. Car les deux ne sont pas incompatibles. Même, cela relève d’une suite logique. C’est le sens de la création d’un accélérateur dédiée aux PME du Made in France, dupliquant le modèle des accélérateurs de startup, où il est apporté l’opportunité d’investir dans les technologies et les compétences. Un accélérateur qui a toute sa place en régions et en Provence particulièrement. Le territoire qui pourra aussi bénéficier du French Touch Found, le véhicule d’investissement créé pour apporter le soutien financier qui va bien, qui aide les PME en difficulté passagère, les prometteuses, les innovantes. Car l’enjeu est celui de la compétitivité. Et du temps.

« Lorsqu’on perd un savoir-faire, un outil de production, il est très difficile de le remettre en place. Il ne faut pas que nos compétences partent ailleurs ».

Article rédigé par Laurence Bottero, le 22 septembre 2021.

Pour retrouver l’article ou visiter le site de l’auteur, suivez ce lien : https://region-sud.latribune.fr/economie/2021-09-22/lorsque-on-perd-un-savoir-faire-industriel-on-le-perd-pour-longtemps-forces-francaises-de-l-industrie-892891.html

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